Pour réduire le déficit budgétaire à 5 % du PIB, le gouvernement a annoncé devoir trouver 40 milliards d’euros d’économies supplémentaires et présenté un budget d’austérité inédit.
Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?
Macron a, depuis 2017, privé le budget de l’État et de la sécurité sociale de 62 milliards d’euros de recettes par an en multipliant les cadeaux pour les plus riches et les entreprises : suppression de l’ISF, prélèvement forfaitaire unique à 30 %, baisse de l’impôt sur les sociétés, pérennisation du CICE en baisse de cotisations sociales…
La politique de l’offre et le ruissellement annoncé sont des échecs patents et n’ont pas relancé la croissance !
Le Gouvernement Barnier appelle maintenant l’ensemble de la population, à commencer par les plus modestes, à se serrer la ceinture ! Les riches ont encaissé, les autres remboursent l’ardoise.
Les plus riches préservés
Légère inflexion au dogme macroniste, le gouvernement propose une augmentation, exceptionnelle et temporaire de la fiscalité des plus riches et des entreprises les plus lucratives.
La taxation effective des foyers les plus riches (+ 250 000 € de revenus par part) à 20 %, n’est qu’un écran de fumée qui vient seulement limiter les effets des niches fiscales qui leur permettent d’échapper à un taux plus élevé. La contribution exceptionnelle des grandes entreprises (+1 milliard de CA) est loin de rattraper les baisses d’impôts consenties des dernières années. Les niches fiscales comme le crédit impôt recherche ou la taxe de tonnage des sociétés de transports maritimes ne sont pas non plus remises en cause. En dépit de l’instauration d’une taxe sur le rachat de titres, la limitation de son assiette lui fait perdre tout son intérêt.
La limitation des exonérations de cotisations sociales patronales sur les bas salaires va en revanche dans le bon sens même si elle est largement insuffisante.
Solidaires Finances Publiques défend la refonte de la fiscalité. Elle privilégiera la fiscalité directe, d’élargir l’assiette des impositions, d’accroître leur progressivité et de supprimer les niches fiscales injustes et inefficaces, y compris en matière de fiscalité patrimoniale, contre-productives et coûteuses.
L’austérité pour les services publics et le plus grand nombre
Une fois de plus, c’est un budget d’austérité, avec les mêmes recettes libérales, qui pénalise la majorité de la population en affaiblissant les services publics. L’éducation nationale et la santé sont particulièrement ciblées.
A la DGFiP, la suppression de 550 postes est prévue à rebours des engagements pris par Jérôme Fournel dans le cadre d'objectifs et de moyens. Une nouvelle fois, ces suppressions se feront au détriment de la qualité des missions et des conditions de travail des agentes et agents dans un contexte où les services sont déjà exsangues.
Les projets de densification, conduits dans le cadre de la politique immobilière de l’État, vont se poursuivre sans moyens financiers, détériorant leurs conditions d’installation.
Solidaires Finances Publiques défend et défendra toujours un service public de qualité avec des moyens renforcés, indispensables pour assurer l’égalité entre les usagers.
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) obéit à la même logique, l’austérité pour le plus grand nombre.
La baisse des remboursements des consultations va augmenter les restes à charge pénalisant plus fortement les plus démunis. Quant au gel d’indexation des retraites de janvier à juillet, quelle mesquinerie !
Par ailleurs fidèle à son idéologie, le Gouvernement ne résiste pas à la tentation d’augmenter la fiscalité indirecte, qui pèse bien plus lourdement sur les ménages les plus modestes, en augmentant la taxe sur la consommation d’électricité.
Enfin, nous constatons que les politiques environnementales, mises systématiquement en avant, déjà largement insuffisantes, sont abandonnées. Le point de non retour est proche et, même dans une vision purement économique, les retards sur le sujet augmentent les coûts de façon exponentielle.
Face à l’austérité, Solidaires Finances Publiques continuera à se mobiliser pour les agents et agentes de la DGFiP, pour nos services publics et à lutter pour la justice fiscale, sociale et environnementale.
Congrès de Solidaires Finances Publiques du Cap d’Agde, le 15 octobre 2024