Les attaques contre le statut de la fonction publique, les rémunérations au rabais, le manque de moyens, la dégradation continue des conditions de travail ont mis à mal l’attractivité de la Fonction Publique. Les dernières annonces de Stanislas Guérini sur la rémunération au mérite, la suppression des catégories (A, B et C) et le licenciement des fonctionnaires (ce qui est déjà possible) vont porter un coup supplémentaire à l’attractivité et détourner encore plus les jeunes des concours administratifs.
La DGFiP n’est pas épargnée, la baisse du nombre de candidats aux concours est révélateur. Face à ce constat, la DGFiP participe à de nombreuses actions (forums métiers, journée découvertes, salons, …), son imagination en termes de communication pour attirer des candidats semble aujourd’hui sans limites et complète son kit de communication en lançant « EnigmaFiP » un jeu en ligne présenté comme un outil pédagogique ayant pour but de faire découvrir notre administration et ses missions : un « serious game ».
Ce jeu qui se veut à la base un outil ludique, présente dès le départ et sous forme de rêve un stagiaire totalement livré à lui-même sur son premier poste. Est ce que cette image donnée par ce jeu est vraiment porteuse d’attractivité ? Ne donne t’elle pas plutôt l’image d’une administration, incapable de s’occuper correctement de ses agent.es. Malheureusement cela peut être la réalité... le rêve se transformant souvent en cauchemar pour les nouvelles et nouveaux agents.es qui se retrouvent sans tuteurs voir avec très peu de collègues en cause les sous-effectifs après de nombreuses restructurations et suppressions d'emplois !
Un stagiaire laissé seul avec pour seules instructions des post-it, e-mail et petits mots de la part de son tuteur ou tutricen’est pas de la fiction et pour Solidaires Finances Publiques ce n’est pas la meilleure façon de rendre la DGFiP attractive. De plus, le fait de présenter un stagiaire qui est en retard et égarant ses affaires ne donne pas une bonne image des personnels de la DGFiP.
Présenté comme un pseudo « escape game », qui nous l’espérons ne va pas inciter les collègues à « s’échapper » de la DGFiP, il n’est toutefois qu’un simple pas à pas auto-guidé qui se veut pédagogique et permettant de faire découvrir au travers d’encarts successifs les missions de la DGFiP, mais sans aucune information concrète. Par ailleurs, à travers ce jeu, la DGFiP semble être le monde de « oui-oui » avec une vision idyllique en particulier des conditions de travail. Décidément notre administration ne sait plus quoi inventer pour attirer du monde. Mais cette vision occulte la réalité quotidienne des services comme par exemple la pression statistique que vivent les agents dans les services et particulièrement dans les Centres de Contacts. (où certains responsables et adjoints font du « flicage » au travers de l’application BALI par une surveillance accrue de l’activité des collègues qui ressentent cela comme du « harcèlement ».)
Pour Solidaires Finances Publiques, si la DGFiP veut être plus attractive, il faut des moyens à la hauteur des enjeux. Nous exigeons :
- une rémunération à la hauteur de l’engagement et des qualifications de ses personnels;
- une politique ambitieuse de recrutement et de formation;
- l’amélioration des conditions de travail des agent.es pour exercer correctement leurs missions d’intérêt général et de service public;
- la fin des restructurations et réorganisations.